Après
Outrun en 2004, c'est maintenant au tour de
Sega Rally - l'autre mythique saga automobile arcade de
Sega -, de revenir titiller les joueurs et surtout leur fibre nostalgique sur nos supports actuels. Confié à
Sega Racing Studio dont c'est le premier titre, ce
Sega Rally nouvelle génération a donc à son tour la difficile tâche de redonner des frissons aux joueurs de l'époque tout en ralliant à sa cause un maximum de nouveaux fidèles. Un défi osé mais rempli dans les grandes lignes par
OutRun2. Alors, pourquoi pas pour
Sega Rally ?
Saga AfricaS'extirpant un peu de son indécrottable image arcade pure et dure,
Sega Rally se décline dans cet épisode nouvelle génération en quatre modes de jeu : championnat, course rapide, contre-la-montre et multijoueur. Comme d'habitude, c'est le premier qui nous intéressera tout de suite. Celui-ci nous placera sur la ligne de départ aux côtés de cinq concurrents pour des courses où seul franchir la ligne d'arrivée avant les autres (et après trois tours) compte. On oublie donc les
checkpoints, mais pas pour autant le
gameplay Sega Rally qui, comme nous allons le constater, plane bien encore sur ce remake. Mais avant d'en arriver là, poursuivons sur cette carrière solo, assez courte il faut avouer, puisqu'elle se termine en sept ou huit heures seulement. Pourtant, à première vue, il y a bien de quoi faire avec une quarantaine de courses réparties en trois grands championnats (standard, modifiées et classique) qui correspondent à autant de catégories de voitures disponibles dans le jeu. La difficulté plutôt aisée de l'ensemble accélère toutefois grandement la vitesse à laquelle on engloutira ces épreuves, seules les dernières nécessitant de s'y reprendre à plusieurs fois. Et comme on ne peut pas recommencer la course en cours, mais seulement le tournoi en entier, on perd de ce fait pas mal de temps dans la toute dernière ligne droite d'un championnat malgré tout agréable à parcourir. Il faut dire qu'il nous met progressivement au volant de bolides de plus en plus séduisants, en commençant "doucement" avec les véhicules dits standards. Cette catégorie regroupe de véritables modèles dédiés au rallye ou plus exotiques, avec les Subaru Impreza WRX Sti, Mitsubishi Lancer Evo IX, Ford Focus RS, Peugeot 206 WRC ou encore un Hummer H3 SUV, la Mitsubishi Concept-X et même une Mini Cooper S. On passera ensuite aux caisses modifiées, proposant là encore une liste assez atypique, où se côtoient les Volkswagen Golf STI, Toyota Celica VVTi, Peugeot 206 RCC et une RUF Rt12 ou le Pikes Peak Racer, un bolide tout droit sorti du
Hill Climb. Enfin, les amateurs de rallye et plus particulièrement du légendaire Groupe B des années 80 verseront une petite larme en consultant la liste des modèles proposés dans la catégorie classique, ou le summum de ce
Sega Rally. 205 T16 Evolution 2 de 1986, Audi Quattro A2, Lancia Super Delta HF Intégrale, Toyota Celica ST205, Peugeot 405 T16, Ford RS200E...
Sega a tapé dans le mille.
Outre de nouvelles voitures, les environnements poussent également à aller plus loin dans
Sega Rally. On en compte toutefois beaucoup moins puisque seuls six répondent ici à l'appel (Safari, Alpine, Canyon, Arctic, Tropical et enfin Lakeside à débloquer en toute fin de championnat et jouable ensuite seul via le mode Course), tous ou presque proposant trois tracés différents à explorer dans un sens puis dans l'autre. C'est léger certes, mais pour éviter trop de monotonie,
Sega Racing Studio s'est penché sur un système de déformations de la piste, au gré des tours. Si, sur le papier, la chose pouvait sembler davantage se ranger du côté des gadgets, en course, il en est tout autre. Les chemins se retrouvent en effet bien creusés dès le deuxième tour, et pour s'assurer un maximum de
grip et donc de vitesse, il faudra bien veiller à sortir des trajectoires trop prisées, parfois complètement labourées. C'est notamment flagrant dans les environnements Canyon et Artic, tandis que de son côté, l'asphalte n'est pas non plus toujours en pleine forme. Si ce revêtement ne se déforme pas lors de la course, et c'est bien normal, on remarquera en revanche sur Alpine par exemple qu'il comprend de sacrés nids-de-poule et des ornières bien piégeuses. Autre élément à prendre en compte sur certains tracés, la présence de grosses flaques d'eau ralentissant grandement notre allure. Il faut donc s'attendre à quelques changements de directions brutaux, voire de jolis slaloms. De fil en aiguille, venons-en au
gameplay de ce remake, toujours très arcade bien évidemment, avec des virages tout en glissade assez jubilatoires et une prise en main rapide. Les voitures s'inscrivent bien dans les trajectoires grâce à une direction souple et précise, tandis que l'on notera des petits changements de comportement entre les voitures proposées. Boîte plus courte ou accélération plus franche, c'est ce genre de détails qui pourra faire la différence, en plus des réglages. Pas de panique, on en compte seulement deux : Hors-piste et Route, avantageant l'adhérence et la motricité sur les surfaces caillouteuses dans le premier cas ou plutôt l'accélération et la vitesse de pointe dans l'autre. A chacun son style de pilotage, sachant qu'il n'y a de toute façon pas vraiment de mauvais choix.
Easy LeftAttendue davantage au tournant, la partie visuelle de ce remake s'en sort également avec un certain brio. Les voitures apparaissent ainsi bien modélisées alors que les décors se montrent variés, tout du moins d'un environnement à l'autre. Plutôt joli à regarder,
Sega Rally bénéficie en outre d'une vitesse d'animation confortable, pour un
frame rate toutefois encore souvent trop juste. Au rayon des petites déceptions, on aurait aussi pu espérer une meilleure gestion des collisions brutales (les voitures se grimpant alors les unes sur les autres), et quelques déformations de notre véhicule, même minimes, au gré des accrochages et sorties de route. Il faudra plutôt se contenter d'un peu de poussière et surtout de beaucoup de boue venant s'agripper à notre carrosserie dans les épreuves les plus grasses, pour un résultat encore une fois réussi et à apprécier en caméra poursuite (deux d'entre elles étant disponibles en plus d'une vue capot et pare-chocs avant). Côté
I.A., si nos adversaires accusent un peu le coup en début de carrière, ils reprendront vite du poil de la bête jusqu'à se montrer particulièrement coriaces sur la fin, voire parfois un poil abusés. On n'est toutefois jamais à l'abri d'une faute de leur part, ce qui est toujours rassurant lorsque l'on suit le premier depuis un tour et demi sans possibilités de dépassement. En ce qui concerne le multi, un aspect-phare de
Sega Rally, il se montre globalement à la hauteur, avec un mode en écran
splitté à deux et du jeu en ligne jusqu'à six. Sur le
Xbox Live, on découvrira aussi un classement, et la possibilité de télécharger des
ghosts contre qui on se tirera joyeusement la bourre en contre-la-montre. Après la désillusion
Colin McRae : DIRT pour le jeu
online,
Sega Rally arrive donc à point nommé. Terminons enfin sur la partie sonore, qui n'est, à vrai dire, pas tout à fait le point fort du titre avec ses moteurs et musiques en course vite gonflants. On saluera en revanche les indications au volant, données par la même voix digitalisée qu'au bon vieux temps.
Remake réussi pour
Sega Rally, qui réunit dans cet épisode nouvelle génération tout ce que l'on pouvait espérer de lui ou presque. Agréable à piloter et à regarder malgré un
frame rate un peu juste et fatigant, il s'embourbe toutefois un poil en solo, la faute à une carrière trop facile et du coup assez courte, mais aussi répétitive à la longue. Plus qu'un simple gadget, les déformations de la piste sont justement là pour tenter de remédier à ce dernier problème, tandis que le mode multi se chargera de convertir les derniers réticents, ceux-là même criant à l'hérésie lorsque l'on touche à leur saga chérie. Le résultat est en tout cas prometteur pour
Sega Racing Studio, dont c'est, rappelons-le, le premier titre.