Le Gotha automobileComme d'habitude, en solo, c'est la carrière de
PGR4 qui nous demandera le plus de temps, et c'est donc logiquement à elle que revient l'honneur d'ouvrir le bal. Celle-ci nous invite à gravir, une à une ou presque, toutes les marches d'un long championnat sur autant de saisons que l'on souhaite. Débutant à la 72e place et avec une sélection de voitures très restreinte, on devra donc suivre un calendrier fixe et remporter diverses épreuves. Le tout a beau être assez linéaire, on ne ressentira pas vraiment d'impression de répétition grâce à des courses qui s'enchaînent mais ne se ressemblent guère tant elles proposent des objectifs différents. Il s'agira tantôt de franchir la ligne d'arrivée en premier, tantôt de dépasser autant de voitures que possible dans le temps imparti ou bien de cumuler
un maximum de vitesse en plusieurs points d'un tracé voire de gagner des Kudos pour arrêter le temps et battre ainsi le chrono de ses adversaires, et j'en passe. Les exemples sont nombreux, pour des épreuves globalement reprises directement des précédents épisodes de la série voire légèrement modifiées comme les fameux défis cônes, devenus des sprint cônes où on oubliera les Kudos pour ne penser qu'au chrono. Parlons-en justement de ces fameux Kudos. Véritable marque de fabrique de
PGR, ils sont attribués en piste selon notre style de pilotage (dérapages,
burn, cascades en moto, virages bien négociés, haute vitesse, etc.), et ajoutés à la fin d'une épreuve à un autre petit pactole de Kudos, dépendant, lui, de notre position. Le tout déterminera non seulement notre progression dans le championnat général, mais permettra aussi d'acheter divers éléments dans la boutique PGR (packs de véhicules, nouveaux tracés, etc.). Il faudra donc à la fois être performant et faire preuve d'audace au volant ou au guidon pour décrocher le jackpot. Dommage qu'un plafond de Kudos de pilotage vienne parfois un peu gâcher la fête.
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Si la progression dans cette carrière s'effectue de façon fluide et à un rythme plutôt soutenu au début, tout du moins en mode "normal", la difficulté viendra nous mettre des bâtons dans les roues une fois hissé dans les 20 premiers du classement. Là, il va falloir batailler sec et avaler davantage de kilomètres avant d'espérer gagner la moindre place au général, pour une durée de vie du coup gonflée et finalement rassurante. En cas de gros soucis, on pourra toujours repasser en "facile", tandis que les plus chevronnés s'essayeront à la difficulté maximale, dite "difficile" justement. Les voitures possèdent d'ailleurs, elles aussi, un niveau de difficulté, dicté selon leurs caractéristiques (accélération, adhérence, dérapage, freinage et vitesse maxi). Donnant une fois de plus la part belle aux bolides d'exception,
PGR4 compte en tout plus de 120 modèles, répertoriés en plusieurs catégories (allant de A pour les plus rapides à G pour les plus lents). A l'inverse d'un
Gran Turismo par exemple, on accédera rapidement aux voitures prestigieuses, délaissant les quelques "poubelles" proposées au tout début. Enfin, "poubelle" est un bien grand mot puisqu'on retrouve quand même la Mazda MX-5 ou encore la mythique Lotus Cortina dans le groupe lanterne rouge. Pour le reste, on recense pêle-mêle : l'Alfa Roméo SZ, la Corvette Stingray ou Z06, une pelletée de Ferrari (Testarossa, 355 F1 GTS, 599 GTB Fiorano, F40, F430, Enzo ou même la FXX), quelques Aston Martin (V8 Vantage ou DBS), la Maserati MC12, plusieurs Lamborghini (Miura, Murciélago LP640, R-GT et Concept M) ainsi que la TVR Sagaris, la BMW M1 Procar, la Pagani Zonda F ou encore l'Ariel Atom 300 Supercharged et la fameuse Caparo T1. Du beau monde assurément, pour des catégories pas toujours très homogènes, sans compter sur les motos, qui viennent pour la première fois dans
Project Gotham Racing titiller les voitures dans des épreuves en grande majorité mixtes.
Chaud, chaud, MacaoBuell RR1200, Triumph Speed Triple, BMW F800S, Yamaha R6, Ducati 999R Xerox, MV Augusta F4 Senna, Suzuki GSX-R1000 ou encore la délirante MTT Turbine Superbike, les motos de
PGR4 ne débarquent pas qu'à moitié et se feront rapidement remarquer. Mais pas forcément comme on le souhaiterait. Si elles possèdent bien toutes leurs chances face aux voitures grâce à leur agilité dans les virages et leurs accélérations vives, gare en revanche aux chauffards en quatre roues. Même si le système de chute à moto reste très indulgent (on ne peut pas tomber lors des dérapages par exemple), entre une voiture et un deux-roues, c'est évidemment le dernier qui trinquera au premier accrochage. Et pour ne rien arranger, le
gameplay au guidon a du mal à rivaliser avec celui au volant. La faute, tout particulièrement, à une direction imprécise - surtout à basse vitesse -, et des glissades trop timides pour des sensations en retrait par rapport à celles en voiture. Les vues posent aussi quelques soucis, celles en cockpit n'étant pas des plus jouable, il faudra donc se tourner sur les autres, placées en mode Poursuite. Heureusement, la possibilité d'empocher un maximum de Kudos grâce à
quelques cascades au guidon de sa moto (nac-nac, stoppies, etc.) redonnera un peu d'intérêt à ces deux-roues, qui au-delà de leur exotisme, peinent à convaincre. En ce qui concerne les caisses, le bilan est beaucoup plus positif. Elles jouissent pour leur part d'un
gameplay finement calibré et bien nerveux. Encore très proche de
Project Gotham Racing 3, il se positionne, comme pour les motos, entre arcade et simulation, avec des accélérations et freinages efficaces, même sans trop doser. Attention toutefois à certaines surfaces plus glissantes que d'autres, où il faudra davantage mesurer ses coups de patins et ses réaccélérations dans les premiers rapports sous peine de partir en tête-à-queue. Bien précise, la direction permet, de son côté, d'inscrire sa voiture comme il faut dans les virages pour des dérapages tout en douceur et faciles. La prise en main coule de source en tout cas. Déception en revanche du côté du volant Xbox 360, qui souffre d'une zone morte trop importante au centre, d'où un manque de précision dans nos approches. On regrettera également l'absence presque totale d'options à son sujet (seulement un changement d'attribution des touches), mais il faudra faire avec pour les allergiques aux jeux de course à la manette.
Si on pouvait lire "pas de météo" dans la colonne des moins de notre test de
Project Gotham Racing 3, eh bien
Bizarre Creations s'est justement penché là-dessus dans
PGR4. Chaque tracé possède maintenant plusieurs facettes, avec un temps dégagé, couvert, pluvieux voire orageux, brumeux ou carrément neigeux, etc. Nombreuses et globalement bien rendues, ces conditions climatiques apportent de véritables changements sur la piste et niveau
gameplay. Sous la pluie ou la neige, on glissera ainsi beaucoup plus qu'en temps normal, et c'est bien logique. Ce n'est pas tout puisqu'il faut aussi s'attendre à de grosses flaques d'eau et quelques plaques de verglas assez facilement identifiables, mais souvent placées avec un certain sadisme de la part de
Bizarre. Attention donc à ne pas se faire surprendre et partir en aquaplaning juste avant un virage bien serré par exemple. On observe également bien des changements climatiques au sein d'une même course, mais ne modifiant, cette fois-ci, pas vraiment le
gameplay à la volée. On reste donc un peu sur notre faim de ce côté-là. Autre élément un poil décevant, l'impossibilité de rouler sur certains tracés de jour ou de nuit. Ils ne sont en effet proposés qu'à un seul moment de la journée, la météo se chargeant, seule, de changer un peu la donne. Shanghaï, Tokyo et Las Vegas ne seront ainsi jouables que de nuit, et les autres de jour (Londres, New York, Saint-Pétersbourg, Macao et Québec). Pour chacune de ces destinations, on compte huit ou neuf tracés différents, ce qui devrait être suffisant pour ne pas se sentir trop à l'étroit, sans compter les circuits mythiques de Nürburgring et le Test Track Michelin. Bref, il y a vraiment de quoi faire dans ce
Project Gotham Racing-ci, qui semble plus abouti et étoffé que le précédent.
PGR4 > PGR3Bien travaillé d'un point de vue
gameplay malgré des motos un peu décevantes manette en main,
PGR4 ne laissera personne de glace quant à sa plastique. Visuellement un bon cran au-dessus de
Project Gotham Racing 3 et du récent
Forza Motorsport 2, il met en scène des décors toujours plus détaillés et se reflétant avec classe sur le sol mouillé. De jolis effets de lumière accompagnent le tout tandis que la modélisation des véhicules laisse, elle, un sentiment plus mitigé à cause d'un léger
aliasing et d'un rendu des carrosseries pas toujours très probant. On prendra malgré tout un certain plaisir à admirer nos acquisitions sur la piste ou bien dans nos garages (où on pourra également jouer à
Geometry Wars : Waves depuis une borne d'arcade), et leurs cockpits respectifs depuis une vue intérieure réussie et relativement bien jouables comme le prouve notamment
cette vidéo. Celle-ci démontre aussi à quel point le jeu peut être rapide et bien fluide, le
frame rate ne chutant qu'à de rares moments.
Bizarre maîtrise bien son affaire en tout cas, même si on regrettera encore une fois des temps de chargement un peu trop récurrents (et entre deux essais d'une même course) et l'absence de réels dégâts. C'est bien simple, même après un gros crash, seules quelques rayures resteront ainsi que des feux ou un pare-brise explosé. Côté
I.A., pas grand-chose à redire, nos adversaires faisant preuve de ténacité comme il faut, quitte à devenir un peu lourds en mode de difficulté maximale, mais bon. A noter également que si un atelier de peinture est bien présent, il ne faut en aucun cas le comparer à celui de
Forza Motorsport par exemple. Très limité, il permet tout juste d'appliquer un vinyle et quelques coups de pinceaux grossiers. C'est toujours mieux que rien. Enfin un petit mot s'impose sur la partie sonore, bien meilleure que celle de
PGR3, les moteurs sonnant ici avec justesse et corps. Du coup, on n'hésitera pas une seule seconde avant d'enlever les musiques en piste pour mieux apprécier la musicalité de son V8.
Déjà plutôt costaud niveau durée de vie avec sa carrière solo d'une petite quinzaine d'heures environ,
PGR4 comprend également un mode arcade avec dix mini-championnats à remplir en voiture et/ou en moto ainsi qu'une partie multijoueur bien complète. Cette dernière comprend à la fois du jeu en écran partagé à deux ou bien en
LAN ou en ligne jusqu'à huit. Sur le
Xbox Live, on retrouve les habituelles courses avec ou sans classement. Pas de
lag à signaler, mais quelques petits
bugs comme la texture de la piste disparaissant d'un seul coup sur une course isolée et nécessitant le
reboot de la console. Un mode PGR à la demande remplace aussi en quelque sorte le Gotham TV de
PGR3 et permet de visionner diverses courses ou bien de jeter un oeil aux photos prises par les joueurs dans le feu de l'action via un mode dédié. Celui-ci est accessible à tout moment depuis le menu pause, et met à disposition divers effets afin d'embellir l'instant capturé. C'est devenu un grand classique dans les jeux de caisse.