Chez
Electronic Arts, l'automne n'est pas seulement synonyme de toute une nouvelle batterie de versions pour ses jeux de sports fétiches. C'est aussi la période choisie par l'éditeur pour
Need For Speed, qui réapparaît cette année sous un jour nouveau avec
Need for Speed ProStreet. Il faut en effet oublier les poursuites illégales qui ont pourtant forgé l'identité de la série, et laisser la place à des courses plus officielles sous fond d'évènements de tuning. Une tendance très américaine déjà observée dans le récent
Juiced 2 : Hot Import Nights. Mais ce choix lui réussira-t-il davantage qu'au titre de
THQ ? Pas sûr...
ProTristeDevenir le Roi de la Rue, tel est notre nouveau défi dans
Need for Speed ProStreet. Pour ce faire, il va falloir pas mal bourlinguer en s'imposant dans nombre d'évènements de tuning très officiels, et destituer un par un les caïds du milieu. Une quête longue et parsemée d'embûches, mais surtout vite répétitive tant les courses se suivent et se ressemblent. On en compte ici trois grands types avec du
grip, du
drift et enfin du
drag. Dans le premier cas, il s'agira d'épreuves classiques sur circuit en plusieurs tours ou en contre-la-montre (sur un tour ou par segment), ou encore de
speed challenge qui nous inviteront, eux, à se faire flasher en divers points du tracé. Rien de franchement original pour le moment donc. De son côté, le
drift propose toujours de faire partir sa voiture en dérive le plus possible et impressionner les foules, tandis que le
drag regroupe, lui, plusieurs disciplines. Outre le 400m en départ arrêté, on retrouve également du 800m toujours en départ arrêté, ainsi que des concours de roue arrière, où il faudra parcourir un maximum de distance sur les roues arrières seulement. Du grand n'importe quoi, oui. Autre petite nouveauté : en
drag, quelques secondes de
burn avant la course permettront de faire monter ses pneumatiques en température pour une meilleure adhérence et un public en délire, évidemment. Mais cela n'empêche pas de vite trouver le temps long en compagnie de ce
ProStreet, au déroulement bien fade, la faute notamment à l'absence de police qui venait régulièrement pimenter les choses dans les précédents épisodes. Les plus motivés trouveront néanmoins assez de contenu à se mettre sous la dent, tant la carrière propose une multitude d'évènements hébergeant à chaque fois entre cinq et dix épreuves environ, le tout étant à découvrir via une espèce de carte (mal) dessinée au sol. Peu lisible, elle nous ouvrira ses ramifications au fur et à mesure de notre progression, tout juste rythmée par quelques passages au garage pour améliorer ses montures, un aspect toujours particulièrement mis en avant dans ce
Need For Speed, mais là encore, un peu décevant.
Point fort des derniers
NFS depuis
Underground, la personnalisation des voitures passe toujours dans
ProStreet par des modifications aussi bien visuelles que moteur. Le nombre de pièces mises à notre disposition ne rivalise toutefois pas avec les précédents volets de la saga, sans parler de l'Autosculpt à peine plus poussé que dans
Carbon. On citera juste l'ajout de la soufflerie qui permet de peaufiner l'aérodynamisme de ses bolides et privilégier davantage ses performances. Il n'est d'ailleurs plus judicieux de se concentrer sur une machine unique pour espérer remporter toutes les courses, puisque chaque bolide est maintenant destiné à un type spécifique d'épreuve. Une approche un peu plus réaliste si on peut dire, pour un titre qui flirte davantage avec la simulation comme en témoigne également sa partie réglages, assez étoffée. Même constat concernant son
gameplay, qui se décline en trois niveaux (arcade, semi-arcade et davantage simulation) qui font aussi office de difficulté des challenges proposés. On aurait préféré deux options distinctes, mais bon. Le pilotage, donc, s'avère globalement très rigide avec une direction diablement lourde. Selon le niveau de difficulté choisi, il faudra plus ou moins doser ses accélérations et ses freinages, ultra-permissifs en Pilote du dimanche (le mode le plus arcade) et impitoyables mais surtout bizarrement calibrés en As du volant (le mode simulation). Côté drift, pas mieux, la faute à des bolides pas très maniables dans l'ensemble, et qui manquent de vivacité. On a en tout cas déjà vu beaucoup mieux niveau pilotage par le passé chez
Need for Speed. Autre petit clin d'oeil à la simulation : des dégâts approfondis, joliment réalisés, et affectant désormais le comportement de la voiture. Le résultat se montre toutefois peu nuancé, et il faudra plusieurs gros chocs contre les rembardes de sécurité avant de sentir quoi que ce soit au volant. Dans les cas les plus extrêmes, le véhicule pourra carrément resté immobilisé, à la
TOCA Race Driver 2.
Y'a pas de fumée sans feuAprès la démesure et les sapins de Noël clinquants d'
Underground,
Need for Speed ProStreet paraît cette fois-ci bien sage visuellement parlant. Une rupture supplémentaire, accentuée par l'absence d'environnement ouvert et des épreuves de jour (par temps dégagé ou nuageux), qui laissent transparaître des modélisations pas toujours au poil. C'est notamment le cas pour les véhicules, qui semblent d'ailleurs toujours être les mêmes d'un épisode à l'autre, à quelques exceptions près (la Nissan GT-R et la Mitsubishi Lancer Evolution X notamment). On retrouvera donc toujours les habituelles Volkswagen Golf standard ou en version R32, la Lamborghini Murciélago, la Mazda RX8 ainsi que le minimum syndical niveau
muscle cars, le tout sans vue cockpit. Les grosses nouveautés visuelles se situent plutôt du côté des dégâts et de la fumée, diablement bien rendus dans cet épisode. Cette dernière s'enroulera bien autour des pneus pour venir envahir l'écran entier avant de se dissiper avec classe, et ce, sans trop faire souffrir le
frame rate sur Xbox 360. Celui-ci n'est pourtant pas parfait, loin de là, et chute régulièrement en course. Rien de rédhibitoire non, mais de quoi agacer, sans compter sur des
speakers particulièrement gonflants en dehors des courses, pour une ambiance beauf qui s'assume. On remarquera également que seulement deux configurations de manette sont proposées, l'une avec l'accélération/freinage au
joystick droit et l'autre avec les changements de vitesse sur ce même
joystick. Berk dans les deux cas, mais il faudra s'y faire. Autre particularité de la version Xbox 360 de
ProStreet, on pourra y débloquer toutes les voitures du jeu dès son lancement, chacune coûtant alors la bagatelle de 200 points
Microsoft (2,33 €). Les joueurs réglos se contenteront, eux, de les débloquer via la carrière. Enfin, terminons avec la bande-son du jeu qui s'avère correcte, tandis que son multi en ligne jusqu'à huit se montre une nouvelle fois assez complet, et permet notamment de créer ses jours de course personnalisés.
| Pas de courses poursuites illégales, pas de police, pas d'environnement ouvert, Need for Speed ProStreet ne ressemble à aucun autre Need For Speed sorti ces dernières années. Il mise plutôt sur la tendance actuelle aux Etats-Unis des évènements de tuning très officiels, qui regroupent ici de nombreuses épreuves certes relativement variées, mais vite répétitives. La faute notamment à un gameplay peu convaincant et une partie personnalisation en deça des précédents épisodes, pour un volet qui paraît globalement moins travaillé. Il affiche certes quelques nouveautés tels que des effets de fumée fort bien rendus ou encore des dégâts réalistes, tout du moins, visuellement, mais peine malgré tout à renouveler une saga qui tente avec ProStreet une nouvelle approche, mais sans grand succès. Une autre fois peut-être ? | |
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