Jusqu'à présent, on connaissait essentiellement
Bizarre Creations pour ses jeux de voitures, la série
Project Gotham Racing en tête. Mais depuis quelques mois, sa dernière production, éditée par
Sega, commence à sérieusement faire parler d'elle. C'est avec une curiosité mêlée de hâte que nous avons donc accueilli une première version de
The Club proposant une dizaine de missions solo à parcourir à l'envi. Autant dire qu'on ne s'est pas privé de vider quelques chargeurs pour découvrir ce qui nous attend en entrant dans ce fameux "Club"
Tristement grisé dans le menu du jeu, le mode principal de
The Club restait encore inaccessible dans la version jouable que nous avons reçue. Une petite grimace, un petit juron, il faudra se contenter des "Single Events" pour cette fois. Pourtant, une fois la première mission lancée, il faut bien reconnaître que l'on a vite oublié cette déconvenue, absorbé par l'action sans temps mort et sans concession dans laquelle
The Club nous plonge. Concrètement, le jeu propose une dizaine de
maps assez vastes qui accueilleront ensuite différents challenges survoltés selon des parcours variables. On retrouve ici un principe commun à
PGR qui propose tout un tas de circuits à partir d'une même ville. Les similitudes ne s'arrêtent d'ailleurs pas là puisque le jeu fixera avant chaque mission un nombre de points à remporter pour espérer décrocher une belle médaille.
Une fois lancé dans le niveau, on réalise mieux encore la radicalité du parti pris de
The Club. Ici, pas question de discrétion ou de stratégie. Arme au poing, le but est simple : parcourir les niveaux le plus vite possible en dézinguant à tout-va tous les zozos qui auront le malheur de croiser votre route. Le titre de
Bizarre Creations renoue, en fait, sans complexe avec les jeux d'arcade à l'ancienne en proposant un condensé d'action pure et dure où seuls comptent les points récoltés à chaque mort. Basique dans son principe,
The Club ne l'est pas dans sa conception et propose un
gameplay bien plus fin qu'il n'y paraît au premier abord. Lors de la première partie, on arrive tout fiérot dans le niveau en dégommant tout le monde sans trop de problèmes, mais une fois la ligne d'arrivée franchie, on déchante vite en réalisant que l'on est à plusieurs centaines de milliers de points du score demandé... au niveau medium.
Alors, on repart à l'assaut des lieux, plus humble, mais bien décidé à fumer tous ces salauds le plus vite possible, car, au bout de quelques secondes, la jauge de combo et sa promesse de paquets de points diminue déjà. On repère le placement des ennemis, les nombreux bonus cachés, on sprinte dès que l'on peut pour grappiller quelques secondes, on cherche les
headshots et les barils à exploser pour faire le maximum de dégâts sans trop gaspiller ses balles... Bref, tout en gardant son aspect de défouloir jouissif et un peu bordélique,
The Club réussit à offrir au joueur un vrai challenge prometteur et demandant, finalement, une certaine finesse et beaucoup de dextérité. On peut d'ailleurs compter sur une maniabilité précise et simplement efficace avec une caméra désormais classiquement placée au niveau de l'épaule de notre héros et des commandes simplissimes pour le genre. En revanche, pas la peine de chercher ici de
bullet time ou des chichis de ce style. Du sang, de la poudre et des explosions, c'est tout ce sur quoi
The Club compte pour séduire son monde. D'un point de vue technique, il a également tout pour plaire avec notamment des environnements vastes, détaillés, variés et tordus comme il faut. La fluidité du jeu ne semble d'ailleurs jamais prise en défaut malgré l'action parfois tonitruante qu'elle doit supporter. Seuls petits bémols constatés, des animations encore trop rigides et certaines armes qui paraissent manquer curieusement de patate. Mais tout cela est encore susceptible d'évoluer d'ici la version définitive du jeu, toujours prévue au tout début du mois de février prochain. Et au vu de ce que l'on a découvert à travers ces premières fusillades, il nous tarde maintenant d'entrer vraiment dans
The Club, goûter à son aventure principale et s'essayer également au jeu en multi, au potentiel évident.