Après quelques années d'absence, Joseph Turok, le chasseur de dinosaure le plus côté de la planète jeu vidéo revient sur le devant la scène. Un retour attendu au tournant par tous les fans du genre, d'autant plus si l'on connaît le parcours houleux de cette série qui a débuté en 1997 sur Nintendo 64. A l'époque, Turok était apparu comme étant l'un des fps références sur consoles, avec un côté sanglant clairement assumé. Mais au fil des années, la série est descendue en flèche ; Acclaim donnant le coup de grâce en 2002 avec le très mauvais Turok : Evolution. C'est désormais Disney, via Touchstone, qui s'occupe de Turok. Le but étant pour l'éditeur américain de redorer le blason de la série avec ce premier épisode sur consoles nouvelle génération. Verdict. Joseph Turok fait désormais parti de l'unité Whiskey, un groupe d'intervention spécialisé qui a pour mission de se rendre sur une planète inconnue afin de supprimer Roland Kane, vil commandant d'une armée « rebelle » nommée Mendel-Gruman Corporation. Seule ombre au tableau, Turok était auparavant membre du Black Ops pour le compte de Roland Kane, qu'il a ensuite trahi. Oui, c'est un peu compliqué, mais on s'y retrouve rapidement. D'autant plus que les flashbacks, nombreux, sont là pour dévoiler peu à peu le passé du héros. Une trame scénaristique, sous fond de légendes indiennes, indéniablement plus travaillée que dans les précédents opus. La mise en scène à la mode hollywoodienne nous plonge directement au coeur de l'action : en effet, le vaisseau transportant Turok s'écrase sur cette mystérieuse planète. Pas de chance, cette dernière est peuplée de dinosaures et autres créatures mutantes.
Welcome to Jurassic Park !Que serait Turok sans ses dinosaures ? Rien. C'est pour cela que les développeurs de Propaganda ont mis le paquet sur la modélisation de toutes les créatures en présence. Que ce soit au niveau du comportement ou encore de la physique, les dinosaures ont bénéficié d'un soin tout particulier. Les joueurs peuvent retrouver de nombreuses espèces, du minuscule reptile en passant par le terrible T-Rex. Chacun d'entre eux possède ses propres caractéristiques, certains sont vifs, mais faibles, et d'autres, plus lents, mais extrêmement costauds. Une règle d'or, ne jamais se déconcentrer en marchant tranquillement dans la jungle. Les bestioles peuvent débouler de n'importe où. Le pire étant lorsque vous l'entendez mais ne le voyez pas. Il s'approche, vous sent et tout à coup vous saute à la gorge ! Si vous êtes une proie facile pour eux, les dinosaures ne sont pas moins que des êtres primitifs. A vous d'être plus intelligent. Parfois, mieux vaut même prendre la fuite plutôt que de se retrouver face à une horde d'ennemis. Une autre solution, moins conseillée face aux dinos, consiste à vider entièrement son chargeur pour venir à bout d'une seule bestiole ! Les plus suicidaires attendront de se faire éjecter (ce qui arrive souvent) pour assister à un mini-jeu façon
Quick Time Event où le joueur doit appuyer comme un forcené sur plusieurs touches pour empêcher l'animal de le croquer.
Reste le couteau, une issue imparable qui propose un système flambant neuf. Dans cet épisode, la lame représente certainement l'objet le plus important de l'atirail. Il permet d'éliminer un ennemi grâce à une seule pression. Pour cela, il suffit de s'en approcher et d'appuyer - avec le bon timing - sur la touche correspondante. Si ce système peut paraître simpliste aux yeux de certains, il est néanmoins largement nécessaire et utilisé de manière intelligente. Cet aspect offre aussi une dimension plus tactique lors de certains passages où il faut surprendre son adversaire en se cachant discrètement en traversant les fourrées. D'ailleurs, l'intelligence artificielle des ennemis n'est pas très exigeante. Enfin, cela varie vraiment selon les situations. Tout cela pour en venir au fait que ce Turok est, comme les autres FPS du moment, très scripté dans sa forme. Si les dinosaures et les alliés de Roland Kane peuvent s'entretuer, ce genre de scènes - pourtant sympathique - est finalement bien trop rare, puisque scriptées. Dommage... Même tarif pour la mise en scène, finalement banale, voire un peu grossière. Nous sommes clairement devant une grosse production hollywoodienne peuplée de bodybuilders gavés aux stéroïdes. Bref, du grand classique. Soulignons néanmoins une bonne modélisation des visages et un doublage français qui tient la route.
Un indien dans la villeAbordons maintenant le chapitre des armes en précisant que l'arsenal de Turok est tout aussi complet, voire plus, que sur Nintendo 64. On retrouve ainsi les grands classiques comme le lance-flamme, la mitraillette et bien entendu le fameux arc à flèches. Turok peut désormais s'équiper de deux armes en même temps pour encore plus d'impact. A ce sujet, toutes les armes, ou presque, possèdent une fonction secondaire comme par exemple un lance grenade. On regrette cependant que le passage au couteau soit aussi long, puisqu'il faut passer par une mini-interface (avec la croix directionnelle) pour s'emparer de l'objet.
D'un point de vue technique, s'il n'a rien d'exceptionnel, Turok s'en sort quand même très bien. Premier bon point, et pas des moindres, le titre est fluide et ce à chaque instant. Nous n'avons constaté absolument aucun ralentissement. On rappelle au passage que les développeurs canadiens ont choisi l'Unreal Engine 3 pour réaliser leur titre. Il n'est d'ailleurs pas difficile de le deviner, la faute à un style visuel un peu austère. Au contraire des scènes d'intérieur trop moroses, les niveaux en extérieur sont vraiment charmant. Dans l'ensemble, Turok propose des environnements variés et un
level-design d'une très grande qualité. Si les niveaux sont plutôt fermés dans l'ensemble, leur conception, bien étudiée, offre de nombreuses possibilités comme se cacher ou prendre ses ennemis à revers. Les détails à l'écran sont également nombreux, renforçant un peu plus le sentiment d'immersion.
Et si Turok insiste sur l'intensité des combats, parfois contre des ennemis massifs, le jeu est, dans le même temps, extrêmement difficile. Même en mode « Normal » (le plus facile), certains niveaux deviennent énervants, à en frôler l'overdose. Même si les amateurs du genre n'auront pas peur de recommencer dix fois la même scène, d'autres pourraient bien balancer le pad à travers la pièce. Dans un cas comme celui-ci, il s'agit d'un défaut. Et pour être franc, nous avons eu beaucoup de mal à tourner notre VideoTest, commenter et se concentrer en même temps sur ce titre étant un excercice de haut niveau. En revanche, les plus gros challengers pourront goûter aux modes « Difficile » et « Inhumain ». On leur souhaite bon courage. Du coup, la durée de vie est relativement longue pour ce type de jeu, dommage que les modes multijoueurs en ligne soient un peu trop classiques. De plus, seulement trois cartes proposent aux participants de jouer en coopération (en ligne uniquement).
ConclusionSi dans le fond, Turok n'a rien d'exceptionnel, il possède tout de même une véritable identité qui lui permettra d'accrocher la plupart des fans de FPS. Hormis la difficulté parfois usante et l'absence d'un mode coopération sur la campagne principale, aucun défaut majeur ne vient ternir le tableau. Visuellement attrayant et techniquement alléchant, Turok revient en pleine forme ! Des dinosaures, du sang et une action sans relâche en fond l'une des bonnes surprises de ce début d'année.
Les Plus
Le combat au couteau
Un gameplay intense et explosif
Des environnements immersifs
La gestion physique des dinosaures
Les moins
La difficulté parfois extrême qui vire à l'énervement
Pas de mode coopératif sur la campagne principale
Une mise en scène un peu grossière
Les ennemis humains trop stéréotypés